Une magnifique sortie à ski aujourd'hui fut un délice. Beaux paysages et ski sur une neige poudreuse, sous un soleil radieux... Le ski me donne des élans sensuels, la beauté de la nature m'inspire, je me suis mise à rêver... Tout cela m'a rappelé l'écriture de "Rencontres Clandestines" dont le début se passe dans une station de ski... Une romance à re-découvrir...
Le téléski ne se débloquait pas, la file de skieurs grandissait ; le temps passait, les ombres s’allongeraient sur la neige, l’air était crispé de froid. Julie était très inquiète. Elle s’exclama :
— Vraiment, il faut faire quelque chose, je vais geler sur place ! Je crois qu’il n’y a pas d’autre piste pour rentrer ? On ne peut qu’attendre, mais c’est inquiétant tout de même !
L’inconnu lui répondit :
— Écoutez, je connais un raccourci à travers la forêt, y a quelques rochers, c’est raide et pas damé… Si vous êtes bonne skieuse, venez avec moi, on sera au village en trente minutes !
Elle le regarda dans les yeux, le coup du raccourci elle connaissait… Il avait l’air fiable, attirant, elle le regretterait quand elle serait une grand-mère si elle disait non… Elle répondit :
— D’accord, je vous suis. Mais je ne suis pas championne dans la poudreuse ! On y va
— On y va.
Ils échangèrent un sourire, déjà complices de la connivence déjà naissante entre eux. Ils s’élancèrent de concert dans un élan de liberté, heureux d’échapper à cette attente absurde, et de jouir de la vitesse de la course.
Le début fut facile, encore damée ; l’homme skiait avec aisance, avec un style vigoureux et rapide, semblant connaître parfaitement les lieux. Julie suivait admirant le paysage et l’homme, ou plutôt l’homme et le paysage… Les cristaux de neige étincelaient c’était magique. Puis ils se lancèrent dans le fameux raccourci. Plus ils s’éloignaient de la piste balisée, plus ils sortaient de la réalité… La neige devint profonde, il fallait sauter pour tourner, l’effort devenait intense mais la sensation indescriptible. Ils se perdaient parmi des sentiers déjà utilisés par des skieurs ou des animaux, tournaient autour de sapins enneigés, évitant troncs et rochers.
Le souffle manquait pour se parler, ils s’arrêtaient par moments, haletant et souriant de concert, ou se parlaient par mots brefs pour des consignes de prudence. Ils se mirent à se tutoyer, « Attention là ! Rocher ! Tourne par là plus sûr ! » Ils développaient un lien bizarre de connivence alors qu’ils ne se connaissaient pas dix minutes auparavant.
Julie était attirée par cet homme, elle aimait sa façon d’être et son regard qui la scrutait, comme si elle était belle. Elle se sentait épanouir comme jamais, tous ses sens en éveil, heureuse de ce moment hors du temps, et cessa de se soucier de toute réalité. Qu’importe le reste de sa famille ils attendraient. Qu’importe son retard. Elle voulait vivre ce moment avec toute l’intensité possible… Elle ne lui dit pas son prénom et savait pas le sien, qu’importe ! Ils étaient si bien. Qu’importe leur vie, leurs couples, leurs responsabilités, ils voulaient déguster cette rencontre imprévue et magique sans arrière-pensée. Ils ne faisaient rien de mal, ils vivaient fort et vrai.
Son compagnon éprouvait le sentiment d’être en osmose avec la nature comme jamais, il sentait cette femme derrière lui, cela le rendait heureux. Il aimait apercevoir l’étincelle qui animait ses yeux, heureuse comme lui de cet instant si spécial… Il l’observait avec désir, avec l’envie de toucher cette peau douce, d’embrasser cette bouche charnue, de découvrir ses seins, son ventre, et le reste. Elle était si attirante, il bandait à nouveau.
Il skiait en état d’érection ce qui n’était pas facile, et riait en lui-même de cette situation insolite.
Comment allait se terminer cette journée ?