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8 Mars - Journée des droits de la Femme - Liberté de la Femme?

J’ai écrit ce titre, puis je suis restée immobile, l’esprit vide comme un bocal sans poisson rouge. Que dire de nouveau ? Après tout ce qui a été déclamé depuis des lustres à ce sujet, cela ne semble pas beaucoup progresser. Les droits élémentaires de liberté personnelle des femmes à être elles-mêmes, à choisir leur vie, qu’elle soit professionnelle, amoureuse, parentale, cela paraît une évidence ! Et pourtant, de nombreuses femmes sur cette terre ne peuvent même pas en rêver. Pourquoi, comment ? La faute aux hommes ? La responsabilité aux femmes, qui savent si bien assumer tout ce qui leur arrive jusqu’à en être dévorées ? Je n’en sais rien, et je préfère penser positif :

alors je m'inspire pour la photo

de la superbe Daeneris dans GOT, qui a tout compris à ce sujet. D'autre part, je vous pense qu'il serait plus explicite et plus agréable de suivre le débat entre cinq femmes d'aujourd'hui, qui débattent ensemble de leurs choix de vie sexuelle, dans un chapitre de mon livre « 5 Défis pour un Mariage », un roman excitant et réflexif sur la condition féminine et les plaisirs sensuels vécus en toute liberté !


Bonne lecture, sensuellement et féministement,

June



« — En fait, ton histoire est super excitante ! J’avoue que c’est un fantasme inavoué chez moi, d’être… rétribuée… Elle éclata de rire, dans la gêne de cette confession, puis ajouta :

— Mais bon, le souci, c’est…

— C’est ? questionna Mya un peu sèchement.

— Ben… Églantine hésitait : ça fait… On dirait…

— Ça fait « pute » ? demanda Mya d’une voix claire.

— Oui. Le mot est.. terrible.

— Hé oui ! admit Mya. C’est un mot si lourd ! Maintenant que je vous ai tout dit, je me rends compte d’une chose bizarre : cette aventure aura été pour moi un superbe concentré de plaisir et d’intensité, mais la raconter fut le vrai Défi. En fait, le vrai Défi dans l’histoire… C’était de la dire !

— Oui, et quel Défi ! commenta Ellen calmement. En fait, tu t’es attaquée à l’un des principaux tabous dans notre société… Tu as franchi la ligne entre les « femmes bien » et les « putes », les « salopes ». Et en plus, tu as adoré ! C’est perturbant…

— Pourquoi est-ce si perturbant en fait ? demanda Ophélie qui avait aussi trop chaud, et retira son soutien-gorge qui la serrait. Ses seins, soulagés d’être libérés, se dressèrent orgueilleusement, encadrés par ses longs cheveux laissés libres autour de ses épaules pour un effet des plus charmants. Elle but à son verre, tandis que ses amies la laissaient réfléchir, admirant le tableau qu’elle présentait ainsi presque nue. Elle avait conservé son porte-jarretelles qui encadrait sa taille sous son nombril orné d’un petit brillant, et qui retenait ses bas noirs gainant ses jambes ainsi mises en valeur.

Ellen reprit la parole :

— C’est perturbant parce que nous avons intégré inconsciemment la notion universelle qu’une femme qui se vend est mauvaise, et que c’est honteux de sa part ! Je crois même qu’on peut parler de « déshonneur ».

— C’est un terme d’avant-garde ! se récria Églantine : « Déshonneur » ? Tu parles comme dans un livre du 19e siècle ! Du genre : « Ernestine fut déshonorée par le vilain marquis Saint-Machin, qui l’avait vendue honteusement au vicomte Alexis Duschmol-de Saint-Gonzague ! »

Elles rirent toutes à cette répartie ; Ellen poursuivit sa réflexion :

— Oui, et dans certains pays, une femme qui se vend est mise au ban de la société… Parfois incarcérée !

— Et le mec, il se tire des flûtes ! C’est la femme qui est mise à l’index ! se révolta Ophélie.

— Et parfois elle est tuée, ou lapidée ! compléta Ellen calmement.

Il y eut un silence. Églantine s’écria joyeusement :

— Ouf, ça ne t’arrivera pas, chère Mya ! Quelle chance !

Les cinq amies éclatèrent d’un fou rire évacuant la tension inavouée ; Ellen ajouta :

— Somme toute, nous aussi sommes envahies par cette idée de déshonneur ! Nous avons beau avoir créé ce blog des « Belles de Besançon » en croyant être très audacieuses parce que nous nous y montrons en tenue sexy… Nous sommes tout de même sous la coupe de cette notion très machiste !

— Machiste ! Comme tu y vas ! maugréa Héloïse qui n’avait encore rien dit. Tu recommences avec ton féminisme !

— Mais je maintiens mon analyse. La preuve ! Regarde notre réaction ! Nous avons été choquées par l’histoire de Mya ! Pourtant nous nous estimions très libérées !

— C’est normal ! la contredit Héloïse en fronçant les sourcils, évitant de croiser le regard de Mya.

— Qu’est-ce qui est normal ?

— De trouver cela déshonorant, voilà ! Mya sursauta, mais resta silencieuse, blessée, les yeux fixés sur son amie qui ne la regardait toujours pas.

— Et pourquoi ? persista Ellen agacée, reposant son verre sur la table.

— Parce que c’est honteux de se vendre ! On ne vend pas son corps ! déclara Héloïse en haussant le ton.

— La honte ne devrait-elle pas venir d’un acte qui fait du tort à quelqu’un ou à soi-même ? demanda Ellen avec détermination. Mya a donné et reçu du plaisir, dans un échange très clair de services…

— C’est scandaleux ! s’écria Héloïse. Tu as de ces termes ! On dirait que tu parles d’un échange commercial !

— La sexualité est faite d’échanges non ? coupa Ellen avec ironie. Regarde les bonobos !

— Mais on n’est pas des singes, bon sang ! fit Héloïse avec emportement. On a des sentiments, on a des relations ! On doit respecter sa propre valeur !

Ophélie intervint d’une voix apaisante, pressentant une crise survenir entre ses amies, partagées pour la première fois entre des avis très différents :

— Il me semble que dès qu’on dit : « On doit », « On ne doit pas », on est en plein dans des idées toutes faites, non ?

Il y eut un silence. Mya attendait la suite, découvrant ses amies sous un nouveau jour. Héloïse la surprenait par sa prise de position si radicale, tandis qu’’Ellen montrait une ouverture d’esprit plutôt inattendue. Celle-ci demanda avec un sourire ironique :

— Et puis, quelle différence avec une femme qui attend un dîner et une sortie au cinéma, avant de coucher avec son amoureux ?

— Ce n’est pas la même chose ! rétorqua Héloïse.

— Ou bien avec une femme qui fait l’amour avec son mari sans désir, juste pour conserver son mariage et sa sécurité financière ?

Héloïse se leva avec fureur et cria avec rage :

— Tu me cherches ou quoi ? Tu es jalouse parce que je vais me marier ! T’es pas foutue de croire à un grand amour sans calcul ? C’est nul, tu es nulle ! Et toi Mya tu me fiches ma soirée en l’air !

Puis la jeune femme se rassit et éclata en pleurs, les mains cachant ses yeux. Ses amies se regardèrent ahuries. Puis Églantine se rapprocha d’elle et passa affectueusement son bras autour de ses épaules :

— Calme-toi Héloïse ! Mais qu’est-ce que tu as ?

Héloïse répondit entre rires et larmes, consciente d’avoir perdu son contrôle et de donner une image plutôt ridicule d’elle-même :

— Je me marie après-demain, espèce de gourde ! T’as oublié ?


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